Si nous pensons l’éviter, nous ne faisons que nous en détourner, mais elle est toujours là, comme un bouton sur la langue, comme une blessure, vous ne pouvez pas la nier : elle est là ; c’est un fait. Par conséquent, vous devez donner à cette peur l’espace qui lui permettra de s’épanouir - comme vous le feriez pour la bonté- il vous faut ménager un espace permettant à la peur de se dévoiler, de se révéler ; alors, vous pourrez la regarder".
Voyez- vous, si jamais vous avez planté une vigne à croissance rapide, si elle vous intéresse, alors vous revenez la voir en fin de journée et vous vous apercevez qu’il lui a déjà poussé deux feuilles, qu’elle grandit si rapidement ! Et de la même façon, regardez la peur, donnez lui un espace libre afin qu’elle soit exposée.
Au seuil du silence, p. 151 - Courrier du Livre . Saanen 1968 - 7ème entretien.