Notre soif de savoir, notre désir d’acquérir sans cesse quelque chose, nous font perdre l’amour. Nous émoussons notre perception du beau, notre sensibilité à la cruauté. Nous nous spécialisons de plus en plus et sommes de moins en moins intégrés. La sagesse ne peut pas être remplacée par des connaissances et aucune somme d’explications ni aucune accumulation de faits, ne libéreront l’homme de la souffrance. Le savoir est nécessaire, la science a son utilité ; mais si l’esprit et le coeur sont étouffés par les connaissances et si la cause de la souffrance est obnubilée par des explications, la vie devient vaine et n’a plus de sens. Et n’est-ce point cela qui se produit pour la plupart d’entre nous ? Notre éducation nous rend de plus en plus creux ; elle ne nous aide pas à déterrer les couches profondes de nos êtres ; et nos vies deviennent de plus en plus inharmonieuses et vides.
L’information ou connaissance des faits, bien qu’elle augmente constamment, est, par sa nature même, limitée. La sagesse est infinie, elle inclut la connaissance et le processus de l’action ; mais nous saisissons une branche et croyons que c’est l’arbre entier. La connaissance d’une partie ne peut jamais nous faire réaliser la joie de la totalité. L’intellect ne peut pas conduire au tout, car il n’en est qu’un fragment, qu’une partie.
Extrait de : De l’éducation .