Etymologiquement, discipline signifie l’acte d’apprendre : ce n’est pas une soumission mécanique, comme dans l’acception actuelle du terme. Ce dont il est ici question, c’est au contraire d’un esprit libre de tout contrôle et capable d’apprendre. Dès lors qu’on apprend, toute forme de contrôle est superflue. Autrement dit, apprendre, c’est agir. Tout esprit désireux d’explorer la nature de la méditation est forcément toujours en train d’apprendre, et cet apprentissage permanent suscite un ordre qui lui est propre.
L’ordre est nécessaire à la vie. L’ordre, c’est la vertu. En termes de comportement, l’ordre est synonyme de droiture. Ce n’est pas l’ordre forcé, dicté par la société, par une culture, un milieu, ou par la contrainte ou l’obéissance. L’ordre ne consiste pas à suivre un chemin tout tracé. Il naît de votre compréhension du désordre, non seulement au-dehors, mais aussi en vous-même. Il naît de la négation du désordre. Nous devons donc prendre acte du désordre qui règne dans notre vie, de nos contradictions internes, de nos désirs antagonistes qui font que nous disons une chose et en faisons une autre, tout en songeant à une troisième. C’est en examinant le désordre, en le comprenant, en y étant attentif, c’est en ayant une conscience sans choix du désordre que l’ordre advient, naturellement, aisément, sans effort. Cet ordre-là est une nécessité absolue.
Cette lumière en nous. La vraie méditation. Page 125. L’illumination n’est pas localisable. Editions Stock. 2000