Si vous découvrez que le jardin que vous avez entretenu avec tant de soin n’a produit que des herbes empoisonnées, vous devez les arracher jusqu’à la racine ; vous devez abattre les murs qui les ont abritées.
Vous pouvez ou vous ne pouvez pas le faire, car vous avez des jardins immenses, bien gardés et entourés de murs solides. Vous ne le ferez que lorsque ce ne sera pas pour échanger une situation contre une autre ; mais il faut le faire, car mourir riche, c’est avoir vécu pour rien. Mais en plus de cela, il doit y avoir la flamme qui nettoie l’esprit et le coeur, qui donne à toutes choses leur jeunesse et leur fraîcheur première.
Cette flamme n’est pas de l’esprit, ce n’est pas une chose que l’on peut cultiver. L’étalage de bonté peut ne servir qu’à faire briller, mais ce n’est pas la flamme ; les services que vous pouvez rendre, si nécessaires et bénéfiques soient-ils, ne sont pas l’amour ; la pratique de la tolérance, de la compassion telle que l’église et le temple la préconisent, les paroles aimables, les manières discrètes, le culte du sauveur, de l’image, de l’idéal — tout cela n’est pas l’amour.
J. Krishnamurti
Commentaires sur la vie Tome 1, Chapitre 59
« Comment aimer ? »