C’est la confusion de notre esprit qui nous pousse à choisir un guide politique ou spirituel. Et pour cette raison, la confusion n’est pas moindre chez la personne élue que chez nous-même. Nous voulons être flattés et consolés. Nous demandons à être encouragés et récompensés. C’est pourquoi nous choisissons pour instructeur celui qui nous donne ce que nous désirons. Nous ne cherchons jamais la vérité, parce qu’au fond, nous sommes assoiffés de reconnaissance et d’impressions. En nous offrant un maître, nous rendons un immense service à notre moi et à sa tendance à l’auto-glorification, car ce moi se noierait dans la peur et la confusion s’il prenait conscience de sa vanité. Quelqu’un de l’extérieur, aussi éminent fût-il, peut-il faire quoi que ce soit pour que l’on devienne intérieurement un autre ?
(Commentaires sur la vie, Tome I)