Si vous dites : « Je commencerai aujourd’hui à contrôler mes pensées, à m’asseoir tranquillement dans une posture méditative, à respirer avec régularité », c’est que vous êtes pris par les artifices avec lesquels on se trompe soi-même. La méditation n’est pas le fait d’être absorbé dans une idée ou une image grandioses : cela ne calmerait qu’un moment, à la façon dont un enfant est calme pendant le temps où un jouet l’absorbe. Mais dès que le jouet cesse d’être intéressant, l’agitation et les sottises recommencent.
La méditation n’est pas la poursuite d’une voie invisible conduisant à quelque félicité imaginaire.
L’esprit méditatif voit, observe, écoute sans le mot, sans commentaires, sans opinion, attentif au mouvement de la vie dans tous ses rapports, tout au long de la journée.
Et la nuit, lorsque l’organisme est au repos, l’esprit méditatif n’a pas de rêves, car il a été éveillé tout le jour. Ce n’est que l’indolent qui a des rêves, ce ne sont que les personnes partiellement endormies qui ont besoin d’émissions émanant de leurs propres états de conscience. Mais lorsqu’un esprit vigilant écoute le mouvement extérieur et intérieur de la vie, un silence lui vient, que n’élabore pas la pensée.
J. Krishnamurti
La révolution du silence
Inde, Chapitre 3 (p. 25)