Dans cet ensemble de relations qu’on nomme société, chaque être humain se coupe d’autrui par sa position sociale, son ambition, son désir d’être célèbre, sa recherche du pouvoir, et ainsi de suite. Mais il lui faut pourtant vivre dans ce rapport brutal avec d’autres hommes semblables à lui, et pour ce faire on passe sur tout cela une couche de vernis et on rend les choses respectables par des mots agréables.
Dans la vie de chaque jour, chacun ne se préoccupe que de son intérêt personnel, même si c’est au nom de la patrie, de la paix ou de Dieu et c’est ainsi que se perpétue le processus d’isolement. On prend conscience de ce processus par le biais d’une solitude intense, un sentiment d’isolement total. La pensée, qui s’est accordée la prééminence, en s’isolant en tant que « moi », en est finalement venue à comprendre qu’elle s’était rendue prisonnière d’une prison faite par elle.
J. Krishnamurti
Commentaires sur la vie Tome 3, Chapitre 37
La solitude au-delà de l’isolement