« Vous voyez cette fleur, la sentez, vous en voyez la beauté, l’intensité de couleur, l’éclat extraordinaire. Puis vous montez dans la chambre dans laquelle vous vivez, qui est déplaisante de proportions et qui est laide. Vous vivez dans cette chambre mais vous avez un certain sens de la beauté et vous vous mettez à penser à la fleur. Vous saisissez cette pensée dès qu’elle surgit et puis vous la balayez.
Mais à quelle profondeur êtes-vous quand vous l’effacez ? À partir d’où, à quel niveau de profondeur êtes-vous quand vous effacez, rejetez la fleur, votre femme, vos dieux, votre vie économique ?
Vous êtes bien obligé de vivre avec votre femme, vos enfants, et de vivre dans cette société si monstrueuse. Vous ne pouvez pas vous retirer de la vie.
Mais dans la négation totale de la pensée, de la tristesse, du plaisir, vos relations sont tout autres et c’est ainsi qu’il faut un rejet total et non pas un rejet partiel qui consiste à conserver les objets qui vous plaisent et à rejeter ceux qui ne vous plaisent pas. »
Krishnamurti. Réponses sur l’éducation. Le Rejet véritable.