C’est une chose que d’imaginer et une autre que de percevoir ce qui est, mais toutes deux sont contraignantes.
Il est simple de percevoir ce qui est, mais c’est un autre problème que d’en être libéré. Car la perception est obscurcie par des notions de jugement, de comparaison et le désir.
Percevoir sans l’interférence du censeur est extrêmement difficile. L’imagination édifie l’image du moi et la pensée fonctionne alors dans l’ombre de cette image, à l’intérieur de ses limites. C’est de cette mise en concept du moi que naît le conflit entre ce qui est et ce qui devrait être, le conflit de la dualité.
La perception du fait et l’idée qu’on a du fait sont deux états très différents et seul l’esprit qui n’est pas limité par les opinions et les valeurs comparatives a la capacité de percevoir ce qui est vrai.
J. Krishnamurti
Commentaires sur la vie Tome 2, Chapitre 50