Lorsque nous sommes conscients de nous-mêmes, n’est-ce pas l’ensemble du mouvement de la vie qui est un moyen de découvrir le « moi », l’égo, le soi ? Le soi est un processus très complexe qui ne peut être découvert que dans la relation, dans nos activités quotidiennes, dans la façon dont nous parlons, la façon dont nous jugeons, calculons, la façon dont nous condamnons les autres et nous-mêmes. Tout cela révèle l’état conditionné de notre propre pensée, et n’est-il pas important d’être conscient de l’ensemble de ce processus ?
C’est seulement par la conscience de ce qui est vrai de moment en moment qu’il y a découverte de l’intemporel, de l’éternel. Sans la connaissance de soi, l’éternel ne peut pas être. Lorsque nous ne nous connaissons pas nous-mêmes, l’éternel devient un simple mot, un symbole, une spéculation, un dogme, une croyance, une illusion vers laquelle l’esprit peut s’échapper. Mais si l’on commence à comprendre le « moi » dans toutes ses activités variées de jour en jour, alors dans cette compréhension même, sans aucun effort, l’innommé, l’intemporel se fait jour.
Mais l’intemporel n’est pas une récompense pour la connaissance de soi. Ce qui est éternel ne peut pas être recherché ; l’esprit ne peut pas l’acquérir. Il naît lorsque l’esprit est calme, et l’esprit ne peut être calme que lorsqu’il est simple, quand il n’est plus en train d’accumuler, de condamner, de juger, de peser. C’est seulement l’esprit simple qui peut comprendre le réel, et non pas l’esprit qui est plein de mots, de savoir, d’informations. L’esprit qui analyse, qui calcule, n’est pas un esprit simple.
Le livre de la vie - J.Krishnamurti - Citation du jour - 19 Février 2007