Avez-vous jamais fait face à la peur ? S’il vous plaît, écoutez la question attentivement. Avez-vous jamais regardé la peur ? Ou au moment d’être conscient de la peur, êtes-vous déjà dans un état de fuite du fait ? Je vais entrer un petit peu plus dans cela, et vous verrez ce que je veux dire.
Nous nommons, nous donnons un terme à nos différents sentiments, n’est-ce pas ? En disant « je suis en colère », nous avons donné un terme, un nom, une étiquette à un sentiment particulier. Maintenant, veuillez regarder votre propre esprit très clairement. Quand vous avez un sentiment, vous nommez ce sentiment : vous l’appelez colère, convoitise, amour, plaisir, n’est-ce pas ? Et ce fait de nommer le sentiment est un processus d’intellection qui vous empêche d’observer le fait, c’est-à-dire, le sentiment.
Vous savez, quand vous voyez un oiseau et que vous vous dites à vous-même qu’il s’agit d’un perroquet, ou d’un pigeon ou d’un corbeau, vous ne regardez pas l’oiseau. Vous avez déjà cessé de regarder le fait, parce que le mot perroquet, pigeon ou corbeau s’est introduit entre vous et le fait.
Ce n’est pas quelque exploit intellectuel difficile, mais un processus de l’esprit qui doit être compris. Si vous voulez entrer dans le problème de la peur, ou le problème de l’autorité, ou le problème du plaisir, ou celui de l’amour, vous devez voir que nommer, donner une étiquette, vous empêche d’examiner le fait.
Oeuvres collectées, Vol. XI - 350