(A la fin d’une série de causerie)
Un auditeur : Dans la mort, n’y a-t-il pas un nouvel être ?
Krishnamurti : Dans la mort, comme nous l’avons vu, il n’y a pas de devenir, et il n’y a pas d’être. C’est un tout autre état.
Un auditeur : Pourquoi ne sommes-nous pas toujours dans ce merveilleux état ?
Krishnamurti : Le fait actuel, c’est que nous ne sommes pas dans cet état. Tout ce que nous sommes est le résultat de notre conditionnement. Aller jusqu’au bout de la compréhension de ce que vous êtes, c’est établir la fondation indispensable à toute découverte ultérieure.
Voyez-vous, je crains que ce qui est arrivé, c’est que vous n’ayez pas du tout écouté ce dont nous avons parlé. C’est la dernière causerie, et ce serait grand dommage si vous choisissiez les parties qui vous conviennent et essayiez d’emporter ces cendres chez vous. Ce qui a été dit, de la première causerie à la dernière, forme un tout. Il ne peut y avoir ni choix ni préférence en cela. Vous devez prendre la totalité ou rien du tout. Mais, si vous avez établi la fondation indispensable, vous pourrez aller très loin, non comme je l’ai dit, en termes de temps, mais loin dans le sens de la prise de conscience d’une immensité qui ne peut jamais être mise en mots, ni exprimée par la peinture ou dans le marbre. Sans cette découverte, notre vie est vide, superficielle, sans signification.
9ème causerie, le 24 septembre 1961 Paris