Pour observer clairement, il faut être libre de regarder, c’est évident. Si l’on s’accroche à ses expériences, à ses jugements et à ses préjugés personnels, alors il n’est pas possible de penser clairement. La crise mondiale qui est là devant nous, demande, exige que nous pensions ensemble, afin de résoudre ensemble le problème de l’homme sans se référer à une personnalité, un philosophe, un gourou particulier. Nous essayons d’observer ensemble. Il est important de se souvenir constamment que l’orateur ne fait qu’indiquer quelque chose que nous examinons ensemble. Ce n’est pas à sens unique mais c’est plutôt une coopération pour examiner, pour explorer et agir ensemble.
Il est très important de comprendre que notre conscience n’est pas notre conscience individuelle. Notre conscience n’est pas seulement celle d’un groupe, d’une nationalité, etc. en particulier, mais c’est aussi tout le tourment, le conflit, la détresse, la confusion et la peine de l’homme. Nous examinons ensemble cette conscience humaine, qui est notre conscience, pas la vôtre ou la mienne, mais la nôtre.
La nature de la pensée. Causerie de Saanen N°3 (Suisse) 1981 - Presses du Chatelet. Pages 57 et 58.