Le seul désir de s’abriter sous ses propres conditionnements engendre d’autres souffrances, d’autres problèmes ; car le conditionnement sépare, isole, et ce qui est isolé ne peut pas vivre. Et ce qui est isolé aura beau tenter de s’unir à ce qui est isolé, cela ne formera jamais un tout. Ce qui est séparé est toujours isolé, quoi qu’il fasse pour accumuler et unir, se développer, s’inclure et s’identifier.
Ce qui conditionne est destructeur ; mais l’esprit superficiel ne peut pas voir la vérité de cela, car il est prisonnier de sa recherche de la vérité. La vérité est action, et non l’activité du superficiel, du chercheur, de l’ambitieux. La vérité est le bon, le beau, et non l’activité de la danseuse, du faiseur de systèmes, du moulin à paroles. C’est la vérité qui libère le superficiel, et non ses efforts pour se libérer. Le superficiel, l’esprit, ne peut jamais se libérer lui-même ; il ne peut qu’aller d’un conditionnement à un autre, en s’imaginant que l’autre est plus libre.
Le plus n’est jamais libre, il conditionne, il est une expansion du moins. Le mouvement de devenir, de l’homme qui veut devenir le Bouddha comme celui qui veut devenir directeur, est l’activité du superficiel. L’homme superficiel a toujours peur de ce qu’il est ; mais ce qu’il est est la vérité. La vérité est l’observation silencieuse de ce qui est, et c’est la vérité qui transforme ce qui est.
J. Krishnamurti
Commentaires sur la vie Tome 1, Chapitre 76
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