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Il y a une plénitude dans la feuille du printemps comme dans la feuille qui meurt.



P. - En général, monsieur, l’hindou orthodoxe se fait lire la Gita quand vient sa mort, permettant ainsi à son esprit de briser avec les préoccupations immédiates de famille, de peur, de richesses, etc. Mais cela ne répond pas à ma question : comment l’individu peut-il apprendre à mourir ?

Kr. - Prenez une feuille au printemps : comme elle est délicate, elle renferme néanmoins en elle une force extraordinaire lui permettant de subir le vent ; en été, elle vient à maturité ; en automne, elle jaunit, et puis elle meurt. C’est une des plus belles choses qu’on puisse voir. Tout cela est un mouvement de beauté et de vulnérabilité. La feuille, qui est toute tendre, se fait plus riche, prend forme, aborde l’été, et quand vient l’automne, elle se teinte d’or. Il n’y a jamais un sentiment de laideur, aucun flétrissement au coeur de l’été. C’est un mouvement constant de beauté en beauté. Il y a une plénitude dans la feuille du printemps comme dans la feuille qui meurt. Je ne sais pas si vous voyez cela.
Pourquoi les êtres humains ne peuvent pas vivre et mourir de cette façon-là ? Quelle est cette chose qui les détruit du commencement à la fin ? Regardez le garçon d’une douzaine d’années, combien le rire lui est facile ; arrivé à quarante ans, il devient rude et dur ; sa manière d’être et son visage même changent. Il est prisonnier d’un modèle.
Comment apprendre à vivre et à mourir, et pas seulement comment apprendre à mourir ? Comment est-ce qu’on apprend à vivre une vie dont la mort fait partie, une vie dont le terme, l’acte final de mourir, est partie intégrale du vivre ?

Tradition et révolution. Pages 102 et 103. Chapître
Le temps et la détérioration. Entretiens. Editions Sock/ Monde ouvert. 1978.



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