L’épanouissement de la bonté ne réside pas dans le fait de connaître les mathématiques et la biologie ou de passer des examens et de faire une belle carrière. Il existe en dehors de cela et quand il y a cet épanouissement, le métier et les autres activités nécessaires sont transformés par sa beauté. Actuellement nous accordons de l’importance à l’un en négligeant entièrement l’autre, c’est-à-dire l’épanouissement. Dans nos écoles nous essayons de mener les deux choses de front, non pas artificiellement ni selon un principe ou un modèle, mais parce que vous voyez comme une absolue vérité, que les deux choses doivent aller de pair pour que l’homme puisse se régénérer.
Pouvez-vous le faire ? - non parce que vous êtes tous d’accord sur ce point après en avoir discuté et avoir abouti à une conclusion, mais bien plutôt parce que vous en percevez intérieurement l’extraordinaire gravité, parce que vous le percevez vous-même. Alors ce que vous dites aura vraiment un sens. Vous deviendrez un centre de lumière qui n’a pas été éclairé par un autre. Comme vous êtes toute l’humanité - ce qui est une réalité et non une simple affirmation verbale - vous êtes entièrement responsables de l’avenir de l’homme. Je vous en prie, ne considérez pas cela comme un fardeau. Si vous le faites, ce fardeau est un assemblage de mots dépourvus de réalité. C’est une illusion.
Cette responsabilité a sa propre gaieté, son propre humour et son propre mouvement et elle n’est pas alourdie par le poids de la pensée.
Lettre aux écoles N° 8 - Vol.1 - p.30 - Editions Le Courrier du Livre - 1989.