La lutte que mène le désir n’aboutit pas au silence. Le silence ne s’obtient pas par la contrainte, il ne récompense pas le refoulement ni même la sublimation. Mais l’esprit qui ignore le silence n’est jamais libre, et les cieux ne sont ouverts qu’à l’esprit silencieux. La béatitude que recherche l’esprit ne se rencontre jamais au terme de ses recherches et ne se trouve pas non plus dans la foi. Seul l’esprit silencieux peut connaître cette grâce qui ne provient ni de l’église ni de la croyance. Pour que l’esprit soit silencieux, toutes ses parties contradictoires doivent se trouver réunies et fondues dans la flamme de la compréhension. L’esprit silencieux n’est pas un esprit réfléchi. Pour réfléchir, il faut que soient l’observateur et l’observé, l’expérimentateur lourdement chargé du passé. L’esprit silencieux n’a pas de centre à partir duquel devenir, être ou penser. Tout désir engendre la contradiction, car chaque centre du désir s’oppose à un autre centre. Le silence de l’esprit total est la méditation.
J. Krishnamurti
Commentaires sur la vie Tome 3, Chapitre 51
Le temps, l’habitude et les idéaux