Je me demande si vous aimez. Aimez-vous ? Votre femme, vos enfants, ce que l’on appelle votre pays ? Aimez-vous la terre, la beauté d’un arbre, la beauté d’une personne ? Ou bien êtes-vous si terriblement centré sur vous-même que vous n’avez aucune perception de quoi que ce soit. L’amour apporte la compassion. La compassion ne s’occupe pas d’assistance sociale. La compassion a sa propre intelligence. Mais, vous ne connaissez rien à tout cela. Tout ce que vous connaissez ce sont vos désirs, vos ambitions, vos déceptions, votre malhonnêteté. Quand on vous pose des questions très profondes, qui vous remuent, vous devenez négligent. Quand je vous pose une question comme celle-là : « aimez-vous quelqu’un ? » vos visages sont vides. Et c’est le résultat de votre religion, de votre dévotion à vos gourous absurdes, de votre attachement envers vos dirigeants ce n’est pas de l’attachement, vous avez peur et par conséquent vous suivez. Après tous ces millénaires, vous êtes ce que vous êtes maintenant, pensez à cette tragédie ! C’est votre tragédie, vous comprenez ? Donc demandez-vous, si l’on peut vous le suggérer, en marchant avec vous sur ce chemin, comme un ami : « Savez-vous ce que signifie l’amour ? » L’amour qui ne demande rien à un autre. Posez-vous la question. Il ne demande rien à votre femme, à votre mari, rien n’est demandé à un autre, ni physiquement, ni émotionnellement, ni intellectuellement. Ne pas suivre un autre, ne pas avoir de concept et suivre ce concept. Car l’amour n’est pas la jalousie, l’amour n’a aucun pouvoir, dans le sens courant de ce mot. L’amour ne recherche pas une position sociale, du prestige, du pouvoir. Mais il a sa propre capacité, sa propre habileté et sa propre intelligence.
Extrait de la flamme de l’intelligence