... Je dois découvrir pourquoi le désir jouit d’un si grand pouvoir dans ma vie. Le désir, c’est peut-être bien, ou peut-être pas. Il faut que je le sache. J’ai conscience de cela. Le désir se manifeste — c’est une réaction saine, normale ; sans cela, je serais mort. Je vois quelque chose de beau et je dis : « Bon sang, j’ai envie de ça. » Sans le désir, je serais mort. Mais la recherche constante de sa satisfaction est cause de douleur. Je vois une belle femme ; belle, vraiment belle : ce serait absurde de dire le contraire. C’est un fait. Mais qu’est-ce qui permet au plaisir de se prolonger ? Evidemment c’est le fait d’y penser, c’est la pensée...
J’y pense. Il ne s’agit plus d’une relation directe avec l’objet, mais à présent la pensée amplifie ce désir, en y songeant, en évoquant des images, des idées...
La pensée entre en jeu et vous souffle : « Mais oui, tu en as impérativement besoin ; c’est un accomplissement ; c’est important ; ce n’est pas important ; c’est vital pour ton existence ; ce n’est pas vital pour ton existence. »
Mais je peux regarder l’objet du désir, éprouver le désir, et m’en tenir là, sans aucune interférence de la pensée.
Extrait du livre « Le Livre de la Méditation et de la Vie » de Krishnamurti,
« 6 avril, Une réaction saine et normale »
Copyright Krishnamurti Foundation of America.
(Traduit de l’anglais par Colette Joyeux, éd. Stock)