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Est-ce que l’on ne s’intéresse qu’à sa propre vie, à une façon de vivre tranquille, sereine, paisible dans un coin.



... ou bien est-ce que l’on s’occupe de la totalité de l’existence humaine, de toute l’humanité ? Si l’on est seulement concerné par notre vie personnelle, même si c’est difficile, même si c’est limité, même si cela apporte beaucoup de douleur et de peine, on ne réalise pas que cela fait partie du tout. On doit regarder la vie, pas la vie américaine ou la vie orientale, mais la vie comme un tout : une observation holistique ; une observation qui ne soit pas personnelle ; ce n’est pas notre propre observation, mais l’observation qui comprend la totalité, la vision holistique de la vie. Chacun est concerné par ses propres problèmes - problèmes d’argent, de travail, de rechercher ses propres satisfactions, l’éternelle recherche du plaisir ; le fait d’avoir peur, d’être isolé, seul, déprimé, souffrant et créant un sauveur à l’extérieur qui transformera ou amènera le salut pour chacun de nous. C’est la tradition en Occident depuis deux mille ans ; et en Orient, on a soutenu la même idée avec des mots et des symboles différents, des conclusions différentes ; mais c’est la même recherche d’un salut individuel, d’un bonheur personnel, pour résoudre tous nos problèmes nombreux et complexes. Il y a des spécialistes de toutes sortes, les spécialistes en psychologie, vers lesquels on se tourne pour résoudre nos problèmes. Eux non plus n’ont pas réussi.

Technologiquement, les scientifiques ont permis de réduire les maladies, d’améliorer la communication ; mais en même temps, ils ont augmenté le pouvoir dévastateur des armes de guerre, la possibilité de massacrer, d’un seul coup, un grand nombre de personnes. Les scientifiques ne sauveront pas l’humanité ; les politiciens non plus, aussi bien à l’est qu’à l’ouest ou dans n’importe quelle partie du monde. Les hommes politiques recherchent le pouvoir, une situation et ils jouent toutes sortes de tours pour mystifier notre pensée. Il en est de même dans le monde soi-disant religieux ; l’autorité de la hiérarchie, celle du Pape, des archevêques, des évêques et des prêtres locaux, au nom des images créées par la pensée.

Nous, êtres humains séparés et isolés, n’avons pas pu résoudre nos problèmes. Bien que nous soyions très bien éduqués, astucieux, égoïstes et capables d’étonnantes réalisations à l’extérieur ; intérieurement, nous sommes plus ou moins identiques, depuis des milliers d’années. Nous sommes en rivalité, nous haïssons, nous nous entre-détruisons ; c’est ce qui arrive réellement à l’heure actuelle. Vous avez entendu les experts parler de guerres récentes ; ils ne parlent pas des êtres humains qui se font tuer, mais des terrains d’aviation à détruire, des objectifs à faire sauter. Il y a cette confusion totale dans le monde, ce dont, j’en suis bien sûr, nous sommes tous conscients ; qu’allons-nous donc faire ? Comme un ami l’a dit à l’orateur, il y a quelque temps : "Vous ne pouvez rien faire, vous vous cognez la tête contre un mur. Il en sera toujours ainsi : on continuera à se battre, à s’entre-tuer, à rivaliser et à rester prisonnier de toutes sortes d’illusions.
Cela continuera toujours. Ne perdez pas votre vie et votre temps." Conscient de la tragédie du monde, des événements effroyables qui surviendront si un fou appuie sur un bouton, les ordinateurs qui prennent la relève des capacités de l’homme, qui pensent plus vite et plus précisément - que va-t-il arriver à l’être humain ? C’est le vaste problème que nous examinons.

J. Krishnamurti
La flamme de l’attention
Chapitre 7, Ojai, p. 117-119



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