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Lorsque vous avez conscience d’être heureux, est-ce là le bonheur ? Lorsqu’il y a le bonheur, en avez-vous conscience ?



La conscience ne vient qu’avec le conflit, le conflit du souvenir d’un plus. Le bonheur n’est pas le souvenir d’un plus. Là où il y a conflit, le bonheur n’est pas. Il y a conflit là où il y a l’esprit. La pensée à tous les niveaux est la réponse de la mémoire, et ainsi la pensée engendre invariablement le conflit. La pensée est sensation, et la sensation n’est pas le bonheur. Les sensations cherchent toujours des satisfactions. La fin est sensation, mais le bonheur n’est pas une fin ; on ne peut pas se lancer à sa recherche.


— Mais comment les sensations cessent-elles ?

Faire cesser la sensation, c’est appeler la mort. La mortification est une autre forme de sensation. Dans la mortification, physique ou psychologique, la sensibilité est détruite, mais pas la sensation. La pensée qui se mortifie elle-même ne fait que chercher des nouvelles sensations, car la pensée elle-même est sensation. La sensation ne peut jamais mettre un terme à la sensation ; elle peut avoir des sensations différentes à des niveaux différents, mais il n’y a pas de terme à la sensation. Détruire la sensation, c’est être insensible, mort ; ne pas voir, ne pas sentir, ne pas toucher, c’est être mort, c’est être isolé. Notre problème est entièrement différent, n’est-ce pas ? La pensée ne peut jamais amener le bonheur ; elle ne peut que ressusciter des sensations, car la pensée est sensation. Elle ne peut faire naître le bonheur ni progresser en direction du bonheur. La pensée ne peut aller que vers ce qu’elle connaît, mais le connu n’est pas le bonheur ; le connu est sensation.

Quoi qu’elle fasse, la pensée ne peut être ni chercher le bonheur. La pensée ne peut avoir conscience que de sa propre structure, de son propre mouvement. Lorsque la pensée fait un effort pour mettre un terme à elle-même, elle ne fait en réalité que chercher à réussir davantage, à atteindre un but qui lui donnera plus de satisfactions. Le plus est savoir, mais non bonheur. La pensée doit prendre conscience de son propre fonctionnement, de ses tricheries, de ses illusions. En prenant conscience d’elle-même, sans aucun désir d’être ou de ne pas être, l’esprit arrive au stade d’inaction. L’inaction n’est pas la mort ; c’est un état de vigilance passive dans lequel la pensée est totalement inactive. C’est l’état le plus élevé de la sensibilité. Lorsque l’esprit est totalement inactif sur tous les plans, alors seulement il y a l’action. Toutes les activités de l’esprit ne sont que des sensations, des réactions à un stimulus quelconque, à une influence, ce qui n’est pas du tout l’action. Lorsque l’esprit est sans activité, il y a l’action ; cette action est sans cause, et alors seulement il y a la félicité.

J. Krishnamurti
Commentaires sur la vie Tome 1, Chapitre 85
Sensation et bonheur



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