Accueil - Jiddu Krishnamurti et son enseignement. - Citations

La pensée est la cause du désordre, de la discorde, et il lui est impossible de créer l’ordre



Méditer, c’est comprendre ce qu’est le savoir. Ce n’est pas s’asseoir pour répéter une phrase quelconque, ni se conformer à un système institué par quelqu’un, à une forme particulière de méditation préconisée par votre gourou. Tout cela procède de la pensée, qui émane du savoir. Ce savoir n’est jamais complet, donc la pensée ne l’est pas davantage. L’orateur n’est pas un gourou, il n’a pas de disciples. Les disciples détruisent le gourou et celui-ci les détruit à son tour... Il y a , dans ce pays, une habitude étrange, le culte de la personne. Se prosterner devant un autre, adorer un autre homme, quel manque de dignité, quel manque d’humanité ! ... Tout ce qu’on tient pour sacré n’est que le produit de la pensée : les temples, les églises. La pensée elle-même n’a rien de sacré, mais ce qu’elle produit, nous l’adorons, nous nous y soumettons. Elle a mis le désordre dans notre vie privée, elle l’a mis au dehors, dans le monde ; et ce désordre, aucun gouvernement, aucune religion, aucun gourou ne peuvent le transformer en ordre, car ce qu’ils disent, les uns comme les autres, est le produit de la pensée, et celle-ci n’est qu’un processus matériel... La pensée est la cause du désordre, de la discorde, et il lui est impossible de créer l’ordre. C’est tout à fait impossible... La méditation est la fin du savoir, la conscience est l’entrepôt où le savoir s’accumule... La méditation est notre façon de vivre, elle fait partie de notre vie quotidienne. On ne peut pas la mettre à part, elle est une activité réelle de notre vie de tous les jours. Mais celle-ci se fonde sur le savoir, la mémoire, donc toute notre vie s’appuie sur le passé. Nos actes naissent toujours du passé, de ce qui est déjà connu. Tant que nous restons dans le champ du savoir, nos cerveaux se mécanisent. Nous savons que nous avons peur, nous savons que nous sommes seuls, que nous avons de grands chagrins, nous savons que nous sommes anxieux, incertains, malheureux, que nous cherchons toujours à accomplir, qu’à tout moment il s’agit d’obtenir quelque chose... et nous demandons maintenant si le savoir - il s’agit, bien sûr, du savoir psychologique et non du savoir pratique - nous demandons si le savoir peut jamais avoir une fin.

La porte ouverte. Biographie par Mary Lutyens. Pages 60 et 61. Chapître « Une incroyable énergie ». Editions Arista. 1989.



Citation précédente
Citation suivante


  Connexion adhérent Accès adhérents | Espace privé | Plan du site | Références du site