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La méditation c’est tout ce que l’air apporte, c’est tout ce qu’est le vent... Il faut qu’elle soit ouverte par amour, par affection, en toute liberté, et pas dans l’attente de quelque chose.



Nous allons méditer ensemble... comme lorsqu’on laisse la fenêtre ouverte et que l’air entre à sa guise. La méditation c’est tout ce que l’air apporte, c’est tout ce qu’est le vent... Il faut qu’elle soit ouverte par amour, par affection, en toute liberté, et pas dans l’attente de quelque chose. Voilà ce qu’est cet état de beauté, cet état de l’esprit qui voit mais ne demande rien.
Avoir pleinement conscience des choses est un état d’esprit extraordinaire - avoir conscience de son environnement, des arbres, de l’oiseau qui chante, du soleil levant, là derrière vous ; être attentif aux visages, aux sourires, à la boue qui couvre la route ; percevoir la beauté de ce pays, d’un arbre se détachant sur la rougeur du ciel, du friselis de l’eau -, avoir de toute chose une conscience sans choix. C’est ce que je vous invite à faire en chemin. Écoutez ces oiseaux, ne cherchez pas à les nommer, à en identifier l’espèce, écoutez simplement leurs bruits.
Écoutez le mouvement de vos pensées ; ne les contrôlez pas, ne les façonnez pas, ne dites pas : « Celle-ci est bonne, celle-là est mauvaise. » Mais accompagnez-en le mouvement.
C’est cela, la conscience dénuée de tout choix, de toute condamnation, comparaison ou interprétation, et qui n’est qu’observation. Voilà qui rend l’esprit hautement sensitif. Dans cet état de vigilance, il y a attention - mais point de contrôle ni de concentration. Rien que l’attention. Autrement dit, vous êtes dans un même temps en train d’écouter les oiseaux, de voir le soleil se lever, d’entendre passer les voitures, d’être attentifs à vos pensées et à vos sentiments, et au mouvement dont est animée cette attention. Votre attention est globale, sans limites, et couvre non seulement le conscient, mais aussi l’inconscient.
Lorsque l’esprit est ainsi attentif, le processus d’association de la pensée prend fin naturellement et l’esprit devient tranquille. Alors de cette tranquillité surgit un tout autre mouvement... Cette méditation-là part de l’éternel et rejoint l’éternel, car le fondement sur lequel on s’appuie n’est plus le temps, mais la réalité.

Krishnamurti, La fenêtre ouverte - Edition



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